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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

à celui dont M. Gay-Lussac a fait usage plus tard pour prendre leur densité.

Qu’arriverait-il donc aux différentes substances qui composent notre globe, si la température en était brusquement changée, se demande alors Lavoisier ? « Que la terre soit transportée tout à coup dans une région beaucoup plus chaude du système solaire, dit-il, et bientôt l’eau, les fluides analogues et le mercure lui-même entreront en expansion ; ils se transformeront en fluides aériformes ou gaz qui deviendront parties de l’atmosphère. Ces nouvelles espèces d’air se mêlant avec celles déjà existantes, il en résultera des décompositions, des combinaisons nouvelles, jusqu’à ce que, les nouvelles affinités étant satisfaites, les principes de ces différents gaz arrivent à un état d’équilibre ou de repos. »

Ainsi, pour lui les vapeurs sont des gaz ou quelque chose d’analogue, et, en pressant les conséquences, il est conduit à conclure que les gaz ne sont eux-mêmes autre chose que des corps primitivement liquides ou solides, réduits en vapeurs, des corps qui, par leur combinaison avec le calorique, ont pris l’état gazeux.

Ainsi, quand il prend du gaz oxygène, qu’il le combine avec un corps quelconque qui le solidifie, le gaz oxygène perd la chaleur qui, combinée d’abord avec lui, le maintenait à l’état de gaz ; et cette