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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

précises, sans qu’il y ait rien à modifier dans le jugement général qu’il en avait porté.

C’est ainsi qu’il est amené à reconnaître la nature des corps organiques, à établir qu’ils contiennent de l’hydrogène, de l’oxygène et du carbone, éléments auxquels plus tard Berthollet ajoute l’azote en ce qui concerne les matières de nature animale. C’est ainsi que Lavoisier se trouve conduit à imaginer sa méthode d’analyse pour des substances organiques, qui consiste, comme on sait, à les convertir en acide carbonique et en eau, en les brûlant avec une quantité déterminée d’oxygène, méthode si féconde qui est encore la nôtre, quoique les moyens d’exécution aient changé.

Sa théorie était complète alors, et rien n’eût expliqué un plus long silence à l’égard de la doctrine du phlogistique.

Enfin, en 1783, Lavoisier se livre à une discussion approfondie et décisive de la théorie de Stahl, et, dès son début, il caractérise les découvertes du chimiste allemand avec une noble impartialité.

« De ce que quelques corps brûlaient et s’enflammaient, dit-il, Stahl en a conclu qu’il existait en eux un principe inflammable. S’il s’était borné à cette simple observation, son système ne lui aurait pas mérité, sans doute, la gloire de devenir un des patriarches de la Chimie et de faire une sorte de