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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

justes, ses vues sur l’oxygène et sur le rôle qu’il joue dans la nature ne le sont pas moins, et elles ont eu l’avantage de se traduire en expériences éclatantes, qui, décrites en un langage nouveau et d’une clarté sans égale, ont eu le privilège d’absorber longtemps l’attention publique.

La formation de l’eau est si fréquente, sa décomposition se présente si souvent dans nos phénomènes, qu’il est difficile de comprendre que Lavoisier ait pu, pendant bien des années, travailler au développement de sa théorie sans connaître la nature de l’eau. À cette époque critique de sa vie, ses travaux sont vraiment curieux à étudier ; car on voit à chaque instant des décompositions ou formations d’eau troubler les phénomènes qu’il observe, sans que jamais sa raison fléchisse. Il explique ce qu’il comprend, ce qui échappe à sa pénétration, il l’enregistre, confiant dans l’avenir.

On voit paraître enfin le Mémoire qui couronne l’édifice, celui où il établit la composition de l’eau. Il expose comment il a été amené à reconnaître cette composition ; il y rappelle comment Laplace a été conduit à penser que les métaux devaient décomposer l’eau, quand ils donnent naissance à des sels en dégageant du gaz inflammable. C’est ainsi qu’il est conduit lui-même à tenter une expérience fort simple ; il met sur le mercure, dans une cloche, de