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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

gène le conduisit à quelques-uns de ces rapprochements hasardés qu’il se permettait si rarement. Quand on calcine un métal, il y a absorption d’oxygène, dit-il ; n’en serait-il pas de même du sang ? N’est-ce point en vertu de cette espèce de calcination que le sang devient rouge, tout comme on voit le mercure former un oxyde rouge ; le fer, le plomb, former des oxydes rouges, comme le mercure ?

Ce rapprochement est hasardé, je le répète, et pourtant nous ne pourrions pas affirmer, dans l’état actuel de la Science, que le changement qui fait passer le sang bleu à l’état de sang rouge ne tienne point à une oxydation, mais à une oxydation qu’il faudrait envisager tout autrement que ne le faisait Lavoisier.

À peine Lavoisier a-t-il reconnu ce qui se passe dans la respiration, qu’on le voit découvrir par une analyse également exacte ce qui se passe dans la combustion des corps gras, de la cire, du bois. Il trouve qu’il y a formation d’acide carbonique et disparition d’une certaine quantité d’oxygène, qui s’emploie d’une manière inconnue, circonstances analogues à celles qu’il avait observées dans la respiration.

Ainsi, vous voyez qu’à cette époque toutes les expériences de Lavoisier deviennent autant d’oc-