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LAVOISIER.

naissance exacte du radical, car Lavoisier ignorait l’existence de l’azote dans l’acide nitrique.

C’est à peu près vers ce temps, en 1777, que, mettant à profit les expériences qui précédent, il exécute son analyse de l’air, aujourd’hui si célèbre, et que tous les Traités élémentaires de Chimie conservent encore comme un monument de son génie. Profitant de la propriété que le mercure possédait seul alors de s’oxyder à une certaine température et de perdre son oxygène à une température plus haute, il parvient à son aide à enlever la plus grande partie de son oxygène à un volume déterminé d’air. Ayant ainsi isolé le gaz azote, il chauffe l’oxyde de mercure produit et recueille à part l’oxygène. En mêlant enfin les deux gaz, il reconstitue l’air atmosphérique doué de toutes ses propriétés et en volume égal à celui qu’il avait employé.

Cette analyse et cette synthèse, également remarquables par la finesse du point de vue et par la délicatesse des expériences, le conduisirent à s’occuper de la respiration des animaux. Non-seulement il reconnut la formation de l’acide carbonique, mais il s’assura que la quantité d’oxygène absorbée était plus grande que celle qui était nécessaire pour former l’acide carbonique obtenu. À cette époque, la nature de l’eau n’étant pas connue, il ne pouvait aller plus loin. Cette absorption inexpliquée d’oxy-