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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

que ce sont de pures inventions des alchimistes modernes ?

Il est assez facile de comprendre comment on a conclu les connaissances chimiques des Égyptiens de la perfection des produits de leur industrie. Mais avec notre Chimie si savante, et pourtant si populaire et si simple, nous ne comprenons plus cette haute idée que quelques Pères de l’Église professaient pour la Chimie de leur temps qui nous semble si pauvre. Ils ne consentaient pas à y voir une invention humaine ; ils en cherchaient l’origine dans les amours des Égrégores, et en particulier dans celles de leur dixième roi, Hexael, avec les filles des hommes qui auraient appris cette science par les indiscrétions de ces anges ou de ces démons. Borrichius, il est vrai, malgré son zèle pour la Chimie antédiluvienne, renonce à peu près à cette origine quasi divine ; mais confondant toujours la Chimie et les arts, il ne fait aucun doute que vous regarderez avec lui Tubalcaïn, le huitième homme après Adam, le fondeur et le forgeron de l’Écriture, malleator et faber in cuncta genera æris et ferri, comme le premier chimiste, et comme un grand chimiste.

Si les connaissances théoriques des Égyptiens nous paraissent fort équivoques, nous pouvons en dire autant de celles des Hébreux. Pour prouver