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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

mission, et se prépare à l’accomplir avec cet esprit d’ordre et de méthode que vous lui connaissez déjà.

Aussi, en 1771, au moment même où il vient de se livrer à ses premières expériences sur l’emploi de la balance dans l’étude des phénomènes chimiques, le voyez-vous chercher tout à coup dans les finances une place de fermier général, qui doit lui procurer le revenu nécessaire. Il obtient en même temps la main de mademoiselle Paulze, fille elle-même d’un fermier général.

Sa fortune étant ainsi devenue considérable, il put consacrer à ses travaux une portion de son revenu qui paraîtra très-forte, car elle s’élevait de 6000 à 10000 francs, comme on a pu s’en assurer après sa mort dans ses comptes de laboratoire, qui étaient tenus avec autant de régularité que ses comptes de fermier général. Ses habitudes d’ordre se portaient sur les moindres détails.

Ses occupations nombreuses et en partie nouvelles pour lui eussent complètement absorbé son existence, si cet ordre parfait qui suppléait à tout, si cette rare présence d’esprit qui lui permettait de faire chaque chose au moment prévu ne lui eussent permis de partager son temps de façon à satisfaire à toutes les exigences de sa position et de ses goûts. Tous les matins, tous les soirs, il donnait quelques