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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

psychologiques. Il croyait l’âme matérielle, et regardait la mort comme un long sommeil, au bout duquel nous devons nous réveiller, tous à la fois, pour la vie éternelle.

J’aurais voulu supprimer ces détails, mais il est bon que vous sachiez pourquoi Priestley, malgré son talent, est demeuré au-dessous de sa tâche, pourquoi, malgré la pureté de son cœur, il a été si malheureux.

Priestley s’est perdu par l’orgueil. Dédaignant les opinions d’autrui, ne les étudiant que pour les combattre, il a voulu, en science comme en religion, imposer les siennes au public. Il en est donc de Priestley comme de la plupart des hommes célèbres à la fois par leurs talents et leurs infortunes, qui presque toujours auraient obtenu ou conservé la faveur publique, si leur caractère n’avait annulé tout ce qu’ils devaient à leur génie.

Vous voyez comment, avec une vie plus longue et un caractère d’une rare énergie, Priestley, de même que Schéele, ne trouva néanmoins guère plus de dix ans à consacrer à l’étude de la Chimie. Si la carrière de Schéele se vit brisée par la mort, celle de Priestley le fut aussi avant l’heure par ses propres passions et par les haines qu’elles suscitèrent contre lui.

Faut-il s’en prendre à ces circonstances étrangères, si Schéele, si Priestley n’ont pas résolu la