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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

vrai, supérieur à tous les autres et choisi pour être le sauveur du genre humain.

Or, s’il était entêté dans les Sciences, jugez de ce qu’il était en Théologie. Il fallait être tout juste d’accord avec lui, ou bien accepter le combat ; il fallait aller jusqu’où il allait lui-même et s’arrêter exactement au même point : il ne faisait pas grâce de la plus légère différence d’opinions. Aussi a-t-il consacré plus de quatre-vingts volumes à des discussions théologiques et a-t-il écrit tour à tour contre les juifs, les catholiques, les calvinistes et les anglicans, tout comme contre les déistes ou les athées. Les ariens, les quakers, les méthodistes l’ont successivement occupé. Il a écrit, en un mot, contre toutes les religions ou sectes européennes ; il n’a pas même dédaigné les swedenborgistes, que leur petit nombre aurait dû, ce semble, dérober à son attention. Sa connaissance des langues anciennes le rendait très-redoutable à ses adversaires.

Certes, en voyant le nombre de ses écrits théologiques, on serait excusable d’imaginer qu’il aurait existé un Priestley théologien et un Priestley chimiste, comme on a voulu l’établir pour Raymond Lulle.

Peu à peu, Priestley devint un homme politique ; car, au nom des unitaires, il réclamait la liberté de conscience pour toutes les religions, ce qui lui valut