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PHILOSOPHIE CHIMIQUE.

Il y établit, il est vrai, la véritable composition de l’air, qu’il présente comme formé de deux principes, dont l’un est absorbable par les sulfures alcalins et un certain nombre d’autres corps, tandis que le second, qu’il nomme air corrompu, reste intact ; son analyse de l’air est même assez exacte. D’un autre côté, ayant obtenu l’oxygène en décomposant par le feu le nitre, l’acide nitrique, le peroxyde de manganèse, l’oxyde de mercure, l’oxyde d’argent, il décrit très-bien toutes les propriétés de ce gaz, qu’il désigne sous le nom d’air du feu. Jusque-là tout est bien, il est encore dans le domaine des faits ; mais cherche-t-il à s’élever plus haut, il tombe dans des théories où l’on a peine à concevoir qu’un esprit si pénétrant ait pu se jeter. Pour lui, la chaleur et la lumière sont composées de phlogistique et d’air du feu ; il suppose pesants le phlogistique et l’air du feu, et, par une bizarrerie dont on ne saurait se rendre compte, il admet que, de leur combinaison, peut résulter un corps sans pesanteur ; il s’imagine que ce produit devient assez subtil pour traverser le verre et s’évanouir, d’abord sous forme de chaleur, puis à l’état de lumière. Enfin, pour expliquer la remarque qu’il avait faite, que l’azote, son air corrompu, était un peu plus léger que l’air, il le regarde comme un peu dilaté par la production énorme de chaleur qui s’est produite, pendant la combustion du