— Alors, voilà la bourse que tu m’as demandée ; va-t’en au diable avec, et tâche de ne pas venir te faire pendre devant la porte de mon hôtel[1].
Bruno pesa la bourse dans sa main.
— Cette bourse est bien lourde, monseigneur, ce me semble.
— C’est que je n’ai pas voulu qu’un faquin comme toi se vantât d’avoir fixé une somme à la libéralité du prince de Butera, et qu’au lieu de deux cents onces que tu me demandais, j’en ai mis trois cents.
— Quelle que soit la somme qu’il vous a plu de m’apporter, monseigneur, elle vous sera fidèlement rendue.
— Je donne et je ne prête pas, dit le prince.
— Et moi j’emprunte ou je vole, mais je ne mendie pas, dit Bruno. Reprenez votre bourse, monseigneur ; je m’adresserai au prince de Ventimille ou de la Cattolica.
- ↑ C’est sur la place de la Marine, en face de la porte du prince de Butera, que se font les exécutions à Palerme.