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j’allai prendre la mienne à la distance convenue.

Les témoins chargeaient nos armes, j’eus donc le temps d’examiner le comte, et, je dois le dire, il garda constamment l’attitude froide et calme d’un homme parfaitement brave : pas un geste, pas un mot ne lui échappa qui ne fût dans les convenances. Bientôt les témoins se rapprochèrent de nous, nous présentèrent à chacun un pistolet, placèrent l’autre à nos pieds et s’éloignèrent. Alors le comte me renouvela une seconde fois l’invitation de tirer le premier ; une seconde fois je refusai. Nous nous inclinâmes chacun vers nos témoins pour les saluer ; puis je m’apprêtai à essuyer le feu, m’effaçant autant que possible, et me couvrant le bas de la figure avec la crosse de mon pistolet, dont le canon retombait sur ma poitrine dans le vide formé entre l’avant-bras et l’épaule. J’avais à peine pris cette précaution que les témoins nous saluèrent à leur tour, et que le plus vieux donna le signal en disant : « Allez, messieurs. » Au même instant je vis briller la flamme, j’en-