Page:Dumas - La salle d'armes 1 Pauline, Dumont, 1838.djvu/345

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette fois seulement, ce sang-froid infernal qui ne l’avait pas quitté d’une minute.

— Non, monsieur, Pauline n’est point morte, répondis-je en m’arrêtant à mon tour ; Pauline vit, malgré la lettre que vous lui avez écrite, malgré le poison que vous lui avez versé ; malgré les trois portes que vous avez fermées sur elle, et que j’ai rouvertes, moi, avec cette clef que je vous avais vu enfouir. Comprenez-vous maintenant ?

— Parfaitement, monsieur, reprit le comte la main cachée dans une de ses fontes ; mais ce que je ne comprends pas, c’est que, possédant ces secrets et ces preuves, vous ne m’ayez pas tout bonnement dénoncé.

— C’est que j’ai fait un serment sacré, monsieur, et que je suis obligé de vous tuer en duel comme si vous étiez un honnête homme. Ainsi laissez là vos pistolets ; car en m’assassinant vous pourriez gâter votre affaire.

— Vous avez raison, répondit le comte en boutonnant ses fontes et en remettant son cheval au pas. Quand nous battons-nous ?

— Demain matin, si vous le voulez, repris-je en lâchant la bride du mien.