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Nous fîmes plusieurs fois sans parler le tour de la petite pelouse ; puis enfin nous vînmes nous asseoir sur le banc où Pauline m’avait raconté cette terrible histoire. Là nous restâmes un moment pensifs ; enfin j’allais rompre le silence, lorsque le docteur me prévint :

— Vous êtes inquiet sur la santé de votre sœur, me dit-il.

— Je l’avoue, répondis-je, et vous-même m’avez laissé apercevoir des craintes qui augmentent les miennes.

— Et vous avez raison, continua le docteur, elle est menacée d’une maladie chronique de l’estomac. A-t-elle éprouvé quelque accident qui ait pu altérer cet organe ?

— Elle a été empoisonnée.

Le docteur réfléchit un instant.

— Oui, c’est bien cela, me dit-il, je ne m’étais point trompé : je vous prescrirai un régime qu’elle suivra avec une grande exactitude. Quant au côté moral du traitement, il dépend de vous ; procurez à votre sœur le plus