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que je ne reverrais plus ; ma mère, que j’avais quittée pour toujours, ma mère, qui déjà peut-être avait reçu la nouvelle de ma mort et qui pleurait sa fille vivante. À tous ces aspects et à tous ces souvenirs, mon cœur se gonfla, j’éclatai en sanglots et je fondis en pleurs : c’était la première fois depuis que j’étais dans ce caveau. Peu à peu le paroxisme se calma, mes sanglots s’éteignirent, mes larmes coulèrent silencieuses. Ma résolution était toujours prise de m’empoisonner ; cependant je souffrais moins.

Je restai, comme la veille, les yeux sur ce rayon tant qu’il brilla ; puis, comme la veille, je le vis pâlir et disparaître… Je le saluai de la main… et je lui dis adieu de la voix, car j’étais décidée à ne pas le revoir.

Alors je me repliai sur moi-même et me concentrai en quelque sorte dans mes dernières et suprêmes pensées. Je n’avais pas fait dans toute ma vie, comme jeune fille ou comme femme, une action mauvaise ; je mourais sans