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pela, je ne sais pourquoi, ce cheval toujours sellé dans l’écurie. Cette idée en éveilla une autre : c’était celle de cette défiance éternelle qu’avait Horace et que partageaient ses amis, ces pistolets qui ne quittaient jamais le chevet de son lit, ces pistolets sur la table quand j’étais arrivée. Tout en paraissant mépriser le danger, ils prenaient donc des précautions contre lui ? Mais alors, si deux hommes croyaient ne pas pouvoir déjeuner sans armes, comment me laissaient-ils seule, moi qui n’avais aucune défense ? Tout cela était incompréhensible ; mais, par cela même, quelque effort que je fisse pour chasser ces idées sinistres de mon esprit, elles y revenaient sans cesse. Au reste, comme tout en songeant je marchais toujours, je me trouvai bientôt dans le plus touffu du bois. Là, au milieu d’une véritable forêt de chênes, s’élevait un pavillon isolé et parfaitement fermé : j’en fis le tour ; mais portes et volets étaient si habilement joints que je ne pus, malgré ma curiosité, rien en voir que l’extérieur. Je me promis, la première fois que je sortirais avec Horace, de diriger la promenade de ce côté ; car j’avais