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vaux pour se rendre au château de Burcy, vint lui-même à la portière de ma voiture : là il insista tellement pour que je passasse la nuit dans la ville et que je ne continuasse ma route que le lendemain, que je cédai. D’ailleurs j’arriverais au château à une heure où tout le monde serait endormi, et peut-être, grâce aux événemens au centre desquels il se trouvait, les portes en seraient-elles si bien closes que je ne pourrais me les faire ouvrir : ce motif, bien plus que la crainte, me détermina à rester à l’hôtel.

Les soirées commençaient à être froides, j’entrai dans le salon du maître de poste, tandis qu’on me préparait une chambre. Alors l’hôtesse, pour ne me laisser aucun regret sur la résolution que j’avais prise et le retard qui en était la suite, me raconta tout ce qui se passait dans le pays depuis quinze jours ou trois semaines ; la terreur était à son comble : on n’osait pas faire un quart de lieue hors de la ville dès que le soleil était couché.

Je passai une nuit affreuse ; à mesure que