l’impression qu’il produisait généralement sur tous ceux qui l’approchaient. Ses deux amis eux-mêmes, si libres et familiers qu’ils fussent avec lui, le contredisaient rarement et lui cédaient toujours, sinon comme à un maître, du moins comme à un frère aîné. Quoique adroits aux exercices du corps, ils étaient loin d’être de sa force. Le comte avait transformé la salle de billard en une salle d’armes, et une des allées du jardin était consacrée à un tir : tous les jours ces messieurs venaient s’exercer à l’épée ou au pistolet. Parfois j’assistais à ces joutes : Horace alors était plutôt leur professeur que leur adversaire ; il gardait dans ces exercices ce calme effrayant dont je lui avais vu donner une preuve chez madame de Lucienne, et plusieurs duels, qui tous avaient fini à son avantage, attestaient que sur le terrain ce sang-froid, si rare au moment suprême, ne l’abandonnait pas un instant. Horace, chose étrange ! restait donc pour moi, malgré l’intimité, un être supérieur et en dehors des autres hommes.
Quant à lui, il paraissait heureux, il affec-