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tracés au milieu des roseaux brisés, et tous aboutissent à un centre, comme les rayons d’une étoile.

— Eh bien ! dit le comte en remplissant son verre et en se levant comme pour porter une santé, — à celui qui ira tuer la tigresse au milieu de ses roseaux, entre ses deux petits, seul, à pied, et sans autre arme que ce poignard ! À ces mots, il prit à la ceinture d’un esclave un poignard malais, et le posa sur la table.

— Êtes-vous fou ? dit un des convives.

— Non, messieurs, je ne suis pas fou, répondit le comte avec une amertume mêlée de mépris, et la preuve, c’est que je renouvelle mon toast. Écoutez donc bien, afin que celui qui voudra l’accepter sache à quoi il s’engage en vidant son verre : À celui, dis-je, qui ira tuer la tigresse au milieu de ses roseaux, entre ses deux petits, seul, à pied, et sans autre arme que ce poignard.

Il se fit un moment de silence, pendant le-