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légère blessure à la cuisse, tant s’était passé rapidement ce que je viens de vous raconter. La première émotion effacée, Mme de Lucienne regarda autour d’elle : elle avait toute sa gratitude maternelle à exprimer à un homme ; elle cherchait le chasseur qui avait sauvé son fils. M. de Lucienne devina son intention et le lui amena. Mme de Lucienne lui saisit la main, voulut le remercier, fondit en larmes, et ne put prononcer que ces mots : Oh ! M. de Beuzeval !…

— C’était donc lui ? m’écriai-je.

— Oui, c’était lui. Je le vis ainsi pour la première fois, entouré de la reconnaissance d’une famille entière et de tout le prestige de l’émotion que m’avait causée cette scène dont il avait été le héros. C’était un jeune homme pâle, et plutôt petit que grand, avec des yeux noirs et des cheveux blonds. Au premier aspect, il paraissait à peine avoir vingt ans ; puis en regardant plus attentivement on voyait