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s’il eût eu sous les yeux une simple cible. Le canon de la carabine se leva lentement de terre ; puis, arrivé à une certaine hauteur, le chasseur et le fusil devinrent immobiles comme s’ils étaient de pierre ; le coup partit, et le sanglier blessé à mort roula à deux ou trois pas de Paul, qui, débarrassé de son adversaire, se releva sur un genou son couteau de chasse à la main. Mais c’était inutile, la balle avait été guidée par un œil trop sûr pour qu’elle ne fût pas mortelle. Mme de Lucienne jeta un cri et s’évanouit, Lucie s’affaissa sur son cheval et serait tombée si l’un des piqueurs ne l’eût soutenue : je sautai à bas du mien et je courus vers Mme de Lucienne ; quant aux chasseurs, ils étaient tous autour de Paul et du sanglier mort, à l’exception du tireur, qui, le coup parti, reposa tranquillement sa carabine contre le tronc d’un arbre.

Mme de Lucienne revint à elle dans les bras de son fils et de son mari : Paul n’avait qu’une