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— Vous vous trompez, lui dis-je, ces fleurs sont nées ici ; cet air est l’atmosphère qui leur convient ; ce sont des filles du brouillard et non de la rosée ; un soleil plus ardent les brûlerait. D’ailleurs elles sont faites pour parer des cheveux blonds et pour s’harmonier avec le teint mat des filles du Nord. À vous, à vos cheveux noirs il faudrait de ces roses ardentes comme il en fleurit en Espagne. Nous irons en chercher là quand vous en voudrez.

Pauline sourit tristement. — Oui, dit-elle, en Espagne… en Suisse… en Italie… partout… excepté en France… Puis elle continua de marcher sans parler davantage, effeuillant machinalement les roses sur le chemin.

— Mais, lui dis-je, avez-vous donc à tout jamais perdu l’espoir d’y rentrer ?

— Ne suis-je pas morte ?

— Mais en changeant de nom…

— Il me faudrait aussi changer de visage.