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l’orme qui venait de reverdir si miraculeusement pour en arracher les feuilles, pour en casser les branches : si bien qu’au bout d’un instant ce ne fut plus qu’un tronc dépouillé, et ce tronc lui-même fut scié à son tour, et du bois qu’il fournit on fit des tableaux d’autel ; car autrefois, on se le rappelle, presque tous les tableaux d’église étaient sur bois. Au reste, un de ces tableaux resta longtemps dans la chapelle même du saint. Il représentait saint Zanobbi entre ses élèves bien-aimés, saint Eugène et saint Crescent ; et aux pieds du digne évêque étaient écrits ces mots en caractères romains :

Facto de ulmo quæ floruit tempore beati Zanobbi.

C’est en mémoire de cet orme, qui fleurit ainsi que nous venons de le dire et qu’en un instant le peuple dépouilla, que fut dressée la colonne de marbre encore debout aujourd’hui près du Baptistère Saint-Jean,et sur laquelle on lit l’inscription suivante :

Anno ab incarnatione Domini 408[1],
Die 26 januarii, tempore
Imperatoris Arcadii, et Honorii,
Anno undecimo, quinto mense,
Dum de basilica sancti Laurentii
Ad majorem ecclesiam Florentinam
Corpus sancti Zanobbii, Floreatinorum
Episcopi, fœretro portaretur,
Hic in loco ulmus arbor
Arida tunc existens, quam cum
Fœretrum sancti corporis tetigisset,
Subito fraudes et flores
Miraculose produxit, in cujus
Miraculi memoria Christiani
Cives Florentini in loco sublatæ
Arboris hic hanc columnam
Cum cruce in signe notabili erexerunt.

Mille ans venaient de s’écouler pendant lesquels, par des miracles successifs, le corps de Zanobbi avait continué de

  1. Il y a erreur dans la date, saint Zanobbi n’étant mort qu’en 424, et même quelques-uns disent en 426.