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lant sur le marchepied du carrosse, oh ! monseigneur !

Et il suffoqua ; et sans le bras de l’officier qui lui prêta son appui, c’est à genoux et le front dans la poussière que le pauvre Cornélius eût remercié Son Altesse.

Cette permission donnée, le prince continua sa route dans le bois au milieu des acclamations les plus enthousiastes.

Il parvint bientôt à son estrade, et le canon tonna dans les profondeurs de l’horizon.


CONCLUSION.


Van Baerle, conduit par quatre gardes qui se frayaient un chemin dans la foule, perça obliquement vers la tulipe noire, que dévoraient ses regards de plus en plus rapprochés.

Il la vit, enfin, la fleur unique qui devait, sous des combinaisons inconnues de chaud, de froid, d’ombre et de lumière, apparaître un jour pour disparaître à jamais. Il la vit à six pas ; il en savoura les perfections et les grâces ; il la vit derrière les jeunes filles qui formaient une garde d’honneur à cette reine de noblesse et de pureté. Et cependant, plus il s’assurait par ses propres yeux de la perfection de la fleur, plus son cœur était déchiré. Il cherchait tout autour de lui pour adresser une question, une seule. Mais partout des visages inconnus ; partout l’attention s’adressant au trône sur lequel venait de s’asseoir le stathouder.