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Il l’entendit appeler Cornélius.

À la lueur de la lanterne sourde, il vit la tulipe ouverte, noire comme la nuit dans laquelle il était caché.

Il entendit tout le projet arrêté entre Cornélius et Rosa d’envoyer un messager à Harlem.

Il vit les lèvres des deux jeunes gens se toucher, puis il entendit Cornélius renvoyer Rosa.

Il vit Rosa éteindre la lanterne sourde et reprendre le chemin de sa chambre.

Il la vit rentrer dans sa chambre.

Puis il la vit, dix minutes après, sortir de sa chambre et en fermer avec soin la porte à double clef.

Pourquoi fermait-elle cette porte avec tant de soin, c’est que derrière cette porte elle enfermait la tulipe noire.

Boxtel, qui voyait tout cela caché sur le palier de l’étage supérieur à la chambre de Rosa, descendit une marche de son étage à lui, lorsque Rosa descendait une marche du sien.

De sorte que, lorsque Rosa touchait la dernière marche de l’escalier, de son pied léger, Boxtel, d’une main plus légère encore, touchait la serrure de la chambre de Rosa avec sa main.

Et dans cette main, on doit le comprendre, était la fausse clef qui ouvrait la porte de Rosa, ni plus ni moins facilement que la vraie.

Voilà pourquoi nous avons dit au commencement de ce chapitre que les pauvres jeunes gens avaient bien besoin d’être gardés par la protection directe du Seigneur.