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XI

LE TESTAMENT DE CORNÉLIUS VAN BAERLE.


Rosa ne s’était point trompée. Les juges vinrent le lendemain au Buytenhof et interrogèrent Cornélius van Baerle. Au reste, l’interrogatoire ne fut pas long ; il fut avéré que Cornélius avait gardé chez lui cette correspondance fatale des de Witt avec la France.

Il ne le nia point.

Il était seulement douteux aux yeux des juges que cette correspondance lui eût été remise par son parrain, Corneille de Witt.

Mais comme, depuis la mort des deux martyrs, Cornélius van Baerle n’avait plus rien à ménager, non seulement il ne nia point que le dépôt lui eût été confié par Corneille en personne, mais encore il raconta comment, de quelle façon et dans quelle circonstance le dépôt lui avait été confié.

Cette confidence impliquait le filleul dans le crime du parrain.

Il y avait complicité patente entre Corneille et Cornélius.

Cornélius ne se borna point à cet aveu : il dit toute la vérité à l’endroit de ses sympathies, de ses habitudes, de ses familiarités. Il dit son indifférence en politique, son amour pour l’étude, pour les arts, pour les sciences et