— Elle se sera aplatie sur le sanglier, dit le duc.
— Eh ! mon Dieu ! s’écria Henri avec une surprise admirablement jouée, voyez donc, François, votre balle a cassé la jambe du cheval de Sa Majesté. C’est étrange !
— Hein ! dit le roi. Est-ce vrai, cela ?
— C’est possible, dit le duc consterné ; la main me tremblait si fort !
— Le fait est que, pour un tireur habile, vous avez fait là un singulier coup, François ! dit Charles en fronçant le sourcil. Une seconde fois, merci, Henriot ! Messieurs, continua le roi, retournons à Paris, j’en ai assez comme cela.
Marguerite s’approcha pour féliciter Henri.
— Ah ! ma foi, oui, Margot, dit Charles, fais-lui ton compliment, et bien sincère même, car sans lui le roi de France s’appelait Henri III.
— Hélas ! Madame, dit le Béarnais, monsieur le duc d’Anjou, qui est déjà mon ennemi, va m’en vouloir bien davantage. Mais que voulez-vous ! on fait ce qu’on peut ; demandez à monsieur d’Alençon.
Et, se baissant, il retira du corps du sanglier son couteau de chasse, qu’il plongea deux ou trois fois dans la terre, afin d’en essuyer le sang.