Mais la colère ne lui fit pas oublier Henri ; et se retournant vers la fenêtre, il siffla à la manière des pâtres béarnais.
— Cela suffira, dit-il à Saucourt. Maintenant, à moi, assassin ! à moi !
Et il s’élança vers Maurevel.
Celui-ci avait eu le temps de tirer de sa ceinture un pistolet.
— Ah ! cette fois, dit le Tueur de Roi en ajustant le jeune homme, je crois que tu es mort.
Et il lâcha le coup. Mais de Mouy se jeta à droite, et la balle passa sans l’atteindre.
— À mon tour maintenant, s’écria le jeune homme.
Et il fournit à Maurevel un si rude coup d’épée que, quoique ce coup atteignît sa ceinture de cuir, la pointe acérée traversa l’obstacle et s’enfonça dans les chairs.
L’assassin poussa un cri sauvage qui accusait une si profonde douleur que les sbires qui l’accompagnaient le crurent frappé à mort et s’enfuirent épouvantés du côté de la rue Saint-Honoré.
Maurevel n’était point brave. Se voyant abandonné par ses gens et ayant devant lui un adversaire comme de Mouy, il essaya à son tour de prendre la fuite, et se sauva par le même chemin qu’ils avaient pris, en criant : « À l’aide ! »
De Mouy, Saucourt et Barthélémy, emportés par leur ardeur, les poursuivirent.
Comme ils entraient dans la rue de Grenelle, qu’ils avaient prise pour leur couper le chemin, une fenêtre s’ouvrait et un homme sautait du premier étage sur la terre fraîchement arrosée par la pluie.
C’était Henri.
Le sifflement de de Mouy l’avait averti d’un danger quelconque, et ce coup de pistolet, en lui indiquant que le danger était grave, l’avait attiré au secours de ses amis.
Ardent, vigoureux, il s’élança sur leurs traces l’épée à la main.
Un cri le guida : il venait de la barrière des Sergents. C’était Maurevel, qui, se sentant pressé par de Mouy, appelait une seconde fois à son secours ses hommes emportés par la terreur.
Il fallait se retourner ou être poignardé par derrière.
Maurevel se retourna, rencontra le fer de son ennemi, et