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— Le roi et la reine de Navarre, dit M. de Nancey, nous ne les avons pas même aperçus, sire.

— Mais les voilà, dit madame de Nevers.

En effet, à ce moment même, à l’extrémité d’une allée qui donnait sur la rivière, parurent Henri et Margot, tous deux calmes comme s’il ne se fût agi de rien ; tous deux le faucon au poing et amoureusement serrés avec tant d’art que leurs chevaux tout en galopant, non moins unis qu’eux, semblaient se caresser l’un l’autre des naseaux.

Ce fut alors que d’Alençon furieux fit fouiller les environs, et que l’on trouva La Mole et Coconnas sous leur berceau de lierre.

Eux aussi firent leur entrée dans le cercle que formaient les gardes avec un fraternel enlacement. Seulement, comme ils n’étaient point rois, ils n’avaient pu se donner si bonne contenance que Henri et Marguerite ; La Mole était trop pâle, Coconnas était trop rouge.




XXI

les investigations.


Le spectacle qui frappa les deux jeunes gens en entrant dans le cercle fut de ceux qu’on n’oublie jamais, ne les eût-on vus qu’une seule fois et un seul instant.

Charles IX avait, comme nous l’avons dit, regardé défiler tous les gentilshommes enfermés dans la hutte des piqueurs et extraits l’un après l’autre par ses gardes.

Lui et d’Alençon suivaient chaque mouvement d’un œil avide, s’attendant à voir sortir le roi de Navarre à son tour.

Leur attente avait été trompée.

Mais ce n’était point assez, il fallait savoir ce qu’ils étaient devenus.

Aussi, quand au bout de l’allée on vit apparaître les deux jeunes époux, d’Alençon pâlit, Charles sentit son cœur se