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la princesse flora

— Oui, princesse ; mais regardez-les de près, vous verrez que leurs câbles sont brisés.

En ce moment, l’officier, mon voisin, se penchant derrière moi, du côté du diplomate, lui dit à demi-voix, en français :

— Mais, écoutez donc, je crois que notre lion désire faire de l’esprit.

— Oui-da, répondit le diplomate dans la même langue.

— Eh bien, décidément, il n’est pas si bête qu’il en a l’air, fit dédaigneusement l’officier en reprenant son centre de gravité.

Une flamme me brûla les joues et me monta au cerveau. Un pareil oubli des convenances me blessa au cœur. Je jetai un regard terrible à ce drôle, et, me penchant vers lui, je lui dis à mon tour, à demi-voix et dans la même langue :

— Si bon vous semble, monsieur, nous ferons assaut d’esprit demain, à dix heures du matin. Libre à vous de choisir la langue qu’il vous plaira. Je les parle toutes, langues de fer ou langues de plomb. Vous me saurez gré, je l’espère, de m’entendre dire