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la princesse flora

et du tillac, leur place ordinaire ; qui s’enroulent comme des serpents en immenses anneaux, grondent à l’égal des flots, jetant en l’air tout ce qu’ils rencontrent sur leur chemin, les coffres, les hamacs, les boulets et les hommes, et enfin, se serrant en nœuds autour de la grosse poutre de la bitte, l’enflamment par le frottement ; c’est un typhon qui broie tout, et devant lequel tout fuit avec un lugubre gémissement.

C’est inutilement qu’on jette dans l’écubier les hamacs et les barres du cabestan pour serrer et retenir le câble qui fuit : le gigantesque serpent continue de glisser et de disparaître. Par bonheur, les deux câbles de la frégate étaient parfaitement assujettis au grand mât. Les coups de vague faisaient frémir tout le corps du bâtiment.

Tout à coup, il s’arrêta ; les ancres avaient mordu au moment où le capitaine, ne comptant plus sur elles, s’attendait à être jeté sur les bords inhospitaliers, sur les bancs de sable et les récifs de la Finlande.

On fit une revue rapide des hommes et des choses.