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au delà de la tombe ? l’aurore succède-t-elle à la nuit chez les morts ?…

La princesse restait assise, plongée dans un profond et pénible anéantissement ; anéantissement dépourvu de toute idée, de toute sensation ; anéantissement qui, semblable à la mer Morte, n’a ni lames, ni flux, ni reflux ; c’est un désert muet, étouffant, dont les oiseaux craignent de s’approcher ; en un mot, c’est un anéantissement qui ne diffère de la mort qu’en ce qu’il est le conservateur de la douleur.

Il était onze heures du soir, lorsqu’un pas d’homme, se faisant entendre dans le corridor qui conduisait à la chambre de la princesse, l’éveilla brusquement de la torpeur funèbre où elle était plongée. La première idée qui se fit jour dans l’esprit de la malheureuse femme, le premier son qu’articulèrent ses lèvres fut :

— C’est lui !

Et elle s’élança impétueusement vers la porte, tombant dans les bras de celui qui entrait.

— Princesse, prononça une voix inconnue, vous