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temps seulement, un bruissement de ses vagues se faisait entendre, pareil à un soupir de lassitude.

La frégate l’Espérance, complètement avariée, était à l’ancre, non loin du rivage où elle avait été remorquée. On y travaillait à force ; le bruit des scies, des marteaux, des maillets troublait le silence des environs. On remplaçait les mâts brisés par les vergues de détresse ; on changeait les agrès ; on raccommodait les filets ; le tillac représentait un chaos ; le travail régnait partout, et cependant l’on sentait que nul n’avait le cœur à l’ouvrage. Les matelots vaquaient à leur besogne sans chansons et sans récits ; ils parlaient à mi-voix en hochant tristement la tête ; on devinait qu’ils étaient sous le poids d’un événement douloureux.

— Eh bien, n’y a-t-il pas d’espoir ? demanda un enseigne au docteur Stettinsky, qui, sortant de l’infirmerie, se dirigeait vers le tillac.

— Pas le moindre, répondit le docteur ; la médecine lui est aussi inutile à cette heure qu’une pipe de tabac ; il ne reste qu’à lui prendre mesure pour son suaire.