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Si le diable de Lesage, qui soulevait les toits, eût pu en ce moment en faire autant du crâne de Pravdine, il eût reculé d’épouvante à la vue de ce qui se passait dans ce cerveau. Semblant craindre que le tourbillon de ses idées ne fît éclater sa tête, le jeune homme pressait convulsivement son front de ses mains, et ses yeux hagards se portaient alternativement de la frégate à la princesse, de la mer à sa bien-aimée ; Pravdine était en ce moment l’image vivante du châtiment entre deux victimes, entre deux crimes : l’un contre les lois morales, l’autre contre le devoir matériel.

Enfin, le devoir triompha de la passion. Pravdine mit un ardent baiser sur le front de la princesse en disant :

— Pardonne-moi, Flora, et adieu ! Nous devons nous séparer ; ma frégate est en péril !

Flora s’élança avec la rapidité de la lionne qui se voit enlever son dernier lionceau.

— En péril ! Ta frégate est en péril !… Et moi-même où suis-je ? Ne suis-je point dans la détresse ? Tu te prends de pitié pour le bois et le fer, mais non