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De là à l’amour, il n’y avait pas loin, car son cœur avait soif d’amour.

C’est ce qui arriva.

Rencontrant un homme franc, ardent, neuf, dont le caractère ressortait si beau du cadre où s’agitait la société, elle fut vaincue, surtout parce que, ne prévoyant point une attaque de ce côté, elle avait encore moins prévue la chute.

Pourtant, elle sentit bientôt qu’elle aimait, et ses lettres à son amie devinrent moins franches et mieux écrites. Elle y parla de toutes choses, sauf de son cœur ; de toutes personnes, à l’exception de Pravdine. En effet, une femme mariée pouvait-elle faire d’une jeune fille, d’une fiancée, la confidente d’un secret qu’elle-même eût encore voulu ignorer ? Par la solitude, par le manque d’expansion, la passion devait avoir plus de prise sur Flora.

Entraînée rapidement dans une route inconnue, elle sut néanmoins s’arrêter vaillamment ; elle sentait que, pour son repos, sinon pour son bonheur, à cette maxime du monde : « Sauvez les apparences, » il était indispensable d’ajouter : « Sauvez la