Page:Dumas - La Princesse Flora (1871).djvu/152

Cette page n’a pas encore été corrigée

ne suffit pas à son appétit. Il est prêt à se transformer d’aigle en cygne, du cygne en taureau. Chaque jour, il devient plus hardi ; chaque jour, il brise une des épines qui protègent la rose, et la rose se flétrit sous le souffle brûlant de la passion ! Voulez-vous savoir de quel mot je définis toutes les passions, et principalement l’amour ? Par le mot curiosité !

Nous n’avons pas plutôt connu, éprouvé, subjugué, que notre savoir, notre épreuve, notre conquête, nous ennuient, et que nous éprouvons le besoin de chercher autre chose, de trouver mieux, de conquérir davantage.

Encore, encore, plus loin et davantage, telles sont les limites de la pensée humaine ; limites situées au delà de la voie lactée, à l’ombre du tombeau.

Il n’est pas donné à chacun de couper le chemin aux puissantes passions, qui, semblables aux comètes, sont traversées de nombreux systèmes solaires. Il n’arrive point à chacun d’être amoureux, poète, ambitieux, avide de gain, et de se coucher