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l’hypocrisie n’a eu cette voix, n’a eu ce regard ! Tous les doutes de Pravdine se dissipèrent ; il tomba dans une sorte de ravissement fanatique, couvrit de baisers les mains de Flora, et, les pressant contre son cœur :

— Il est à vous, à vous pour l’éternité, femme divine ! s’écria-t-il. Où trouverais-je la force de supporter mon bonheur !… Je suis prêt, maintenant, à serrer, comme celle d’un ami, la main de mon plus grand ennemi ; à embrasser le monde entier comme un frère !

La princesse n’entendait rien, ne voyait rien ; sa vie semblait s’être envolée avec le fatal secret. Le front incliné sur le piédestal de la Psyché, l’une était aussi pâle que l’autre… De grosses larmes perlaient à ses cils abaissés ; son corps frissonnait comme une feuille. Pravdine fut effrayé…

— Qu’avez-vous, princesse ? s’écria-t-il.

— Éloignez-vous, prononça-t-elle d’une voix faible ; maintenant que vous savez tout, soyez clément, partez ! Une autre fois, un autre jour, nous nous reverrons… En ce moment, je mourrais de honte en