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gauche bruissait la noire Forêt de Salvador, tandis qu’à sa droite s’agitait la Mer orageuse de Vernet. Tantôt c’était une harmonieuse mais silencieuse danse d’images, d’idées, de siècles ; tantôt c’était un microscope palpable de l’âme humaine, depuis le fangeux matérialisme de Téniers jusqu’à l’inaccessible sainteté d’Urbino, illimitée comme un chaos, confuse comme un rêve, déjà prête, mais encore invisible à l’homme.

Pravdine se sentait à l’aise au milieu des habitants de ce monde à la clarté duquel il sommeillait ; mais, à part le paravent de verre par lequel l’Ermitage lui voilait ses chagrins, il y était encore attiré en droite ligne par sa passion.

Dans la salle renfermant le musée de Joséphine, entre la ravissante Hébé et la Danseuse de Canova, s’élevait le groupe d’Amour et Psyché, œuvre du même ciseau. Cette Psyché était, trait pour trait, la princesse Flora. C’est à son piédestal que Pravdine s’empressait de venir se reposer. Se reposer ! Oh ! de même se repose le travailleur sur son lit de pierre. Non, il venait faire entendre à l’image de