Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/63

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


III

UN AMOUREUX ET UN FOU


Dans l’instant où quelques personnes, sortant de l’église des Jésuites, quoique la messe fût à peine à moitié de sa célébration, rendaient l’attention d’Hoffmann plus vive que jamais, on heurta à sa porte. Le jeune homme secoua la tête et frappa du pied avec un mouvement d’impatience, mais ne répondit pas.

On heurta une seconde fois.

Un regard torve alla foudroyer l’indiscret à travers la porte.

On frappa une troisième fois.

Cette fois, le jeune homme demeura tout à fait immobile ; il était visiblement décidé à ne pas ouvrir.

Mais, au lieu de s’obstiner à frapper, le visiteur se contenta de prononcer un des prénoms d’Hoffmann.

— Théodore, dit-il.

— Ah ! c’est toi, Zacharias Werner, murmura Hoffmann.

— Oui, c’est moi ; tiens-tu à être seul ?

— Non, attends.

Et Hoffmann alla ouvrir.

Un grand jeune homme, pâle, maigre et blond, un peu effaré, entra. Il pouvait avoir trois ou quatre ans de plus