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qu’ayant trouvé une cavité il fourrait sa main dans cette cavité, il sentit quelque chose de flasque et de gluant qui cédait à la pression de ses doigts. Il ramena vivement sa main à lui, et regarda : deux yeux brillaient d’un feu terne au fond de cette cavité. Nodier croyait au diable ; aussi, en voyant ces deux yeux qui ne ressemblaient pas mal aux yeux de braise de Caron, comme dit Dante, Nodier commença par s’enfuir, puis il réfléchit, se ravisa, prit une hachette, et, mesurant la profondeur du trou, il commença de faire une ouverture à l’endroit où il présumait que devait se trouver cet objet inconnu. Au cinquième ou sixième coup de hache qu’il frappa, le sang coula de l’arbre, ni plus ni moins que, sous l’épée de Tancrède, le sang coula de la forêt enchantée du Tasse. Mais ce ne fut pas une belle guerrière qui lui apparut, ce fut un énorme crapaud encastré dans l’arbre où, sans doute, il avait été emporté par le vent quand il était de la taille d’une abeille. Depuis combien de temps était-il là ? Depuis deux cents ans, trois cents ans, cinq cents ans peut-être. Il avait cinq pouces de long sur trois de large.

Une autre fois, c’était en Normandie, du temps où il faisait avec Taylor le voyage pittoresque de la France : il entra dans une église à la voûte de cette église étaient suspendus une gigantesque araignée et un énorme crapaud. Il s’adressa à un paysan pour demander des renseignemens sur ce singulier couple.

Et voici ce que le vieux paysan lui raconta, après l’avoir mené près d’une des dalles de l’église sur laquelle était sculpté un chevalier couché dans son armure.

Ce chevalier était un ancien baron, lequel avait laissé