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— Mes amis, dit le docteur, vous êtes bien convaincus maintenant, n’est-ce pas ?

— Oui, oui, crièrent les cent voix de la foule.

Ceux des assistants qui ne criaient pas remuaient mélancoliquement la tête en signe d’adhésion.

— Eh bien ! alors, dit le docteur, faites avancer un fiacre, afin que je le reconduise.

— Où cela ? cria Hoffmann ; où voulez-vous me reconduire ?

— Où ? dit le docteur, à la maison des fous, dont vous vous êtes échappé, mon bon ami.

Puis, tout bas :

— Laissez-vous faire, morbleu ! dit le docteur, ou je ne réponds pas de vous. Ces gens-là croiront que vous vous êtes moqué d’eux, et ils vous mettront en pièces.

Hoffmann poussa un soupir et laissa tomber ses bras.

— Tenez, vous voyez bien, dit le docteur, maintenant le voilà doux comme un agneau. La crise est passée… Là ! mon ami, là !…

Et le docteur parut calmer Hoffmann de la main, comme on calme un cheval emporté ou un chien rageur.

Pendant ce temps, on avait arrêté un fiacre et on l’avait amené.

— Montez vite, dit le médecin à Hoffmann.

Hoffmann obéit ; toutes ses forces s’étaient usées dans cette lutte.

— À Bicêtre ! dit tout haut le docteur en montant derrière Hoffmann.

Puis, tout bas au jeune homme :