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Hoffmann regarda autour de lui, et ne vit personne.

Cependant un troisième gémissement arriva jusqu’à lui.

— On dirait une voix de femme, murmura-t-il, et l’on dirait que cette voix sort de dessous cet échafaud.

Alors se baissant, pour mieux voir, il commença à faire le tour de la guillotine. Comme il passait devant le terrible escalier, son pied heurta quelque chose ; il étendit les mains et toucha un être accroupi sur les premières marches de cet escalier et tout vêtu de noir.

— Qui êtes-vous, demanda Hoffmann, vous qui dormez la nuit auprès d’un échafaud ?

Et en même temps il s’agenouillait pour voir le visage de celle à qui il parlait.

Mais elle ne bougeait pas, et, les coudes appuyés sur les genoux, elle reposait sa tête sur ses mains.

Malgré le froid de la nuit, elle avait les épaules presque entièrement nues, et Hoffmann put voir une ligne noire qui cerclait son cou blanc.

Cette ligne, c’était un collier de velours.

— Arsène, cria-t-il.

— Eh bien ! oui ! Arsène ! murmura d’une voix étrange la femme accroupie, en relevant la tête et regardant Hoffmann.