Page:Dumas - La Femme au collier de velours, 1861.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Comment ! s’écria Hoffmann, Arsène n’est plus ici.

— Non, monsieur.

— Vous voulez dire qu’elle n’est pas rentrée ce soir ?

— Je veux dire qu’elle ne rentrera plus.

— Où est-elle, alors ?

— Je n’en sais rien.

— Mon Dieu ! mon Dieu ! fit Hoffmann ; et il prit sa tête dans ses deux mains comme pour contenir sa raison près de lui échapper. Tout ce qui lui arrivait depuis quelque temps était si étrange qu’à chaque instant il disait : Allons, voilà le moment où je vais devenir fou !

— Vous ne savez donc pas la nouvelle ? reprit le portier.

— Quelle nouvelle ?

— Monsieur Danton a été arrêté.

— Quand ?

— Hier. C’est monsieur Robespierre qui a fait cela. Quel grand homme que le citoyen Robespierre !

— Eh bien !

— Eh bien ! mademoiselle Arsène a été forcée de se sauver ; car, comme maîtresse de Danton, elle aurait pu être compromise dans toute cette affaire.

— C’est juste. Mais comment s’est-elle sauvée ?

— Comme on se sauve quand on a peur d’avoir le cou coupé, tout droit devant soi.

— Merci, mon ami, merci, fit Hoffmann, et il disparut après avoir encore laissé quelques pièces dans la main du portier.

Quand il fut dans la rue, Hoffmann se demanda ce qu’il allait devenir, et à quoi allait maintenant lui servir tout