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obscénités plein les oreilles ; vous marcherez à pleins pieds dans le vice, dans la corruption et dans l’oubli. Venez ici ce soir, vous serez peut-être morts demain.

C’était là la grande raison. Il fallait vivre comme on mourait, vite.

Et l’on venait.

Au milieu de tout cela, le lieu le plus fréquenté était naturellement celui où se tenait le jeu. C’était là qu’on trouvait de quoi avoir le reste.

De tous ces ardens soupiraux, c’était donc le n° 113 qui jetait le plus de lumière avec sa lanterne rouge, œil immense de ce cyclope ivre qu’on appelait le Palais-Égalité.

Si l’enfer a un numéro, ce doit être le n° 113.

Oh ! tout y était prévu.

Au rez-de-chaussée, il y avait un restaurant ; au premier étage, il y avait le jeu : la poitrine du bâtiment renfermait le cœur, c’était tout naturel ; au second, il y avait de quoi dépenser la force que le corps avait prise au rez-de-chaussée, l’argent que la poche avait gagné au-dessus.

Tout était prévu, nous le répétons, pour que l’argent ne sortît pas de la maison.

Et c’était vers cette maison que courait Hoffmann, le poétique amant d’Antonia.

Le 113 était où il est aujourd’hui, à quelques boutiques de la maison Corcelet.

À peine Hoffmann eut-il sauté à bas de sa voiture et mis le pied dans la galerie du palais, qu’il fut accosté par les divinités du lieu, grâce à son costume d’étranger, qui, en