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XV

LE NUMÉRO 113


Le Palais-Royal, qu’on appelait à cette époque le Palais-Égalité, et qu’on a nommé aussi le Palais-National, car, chez nous, la première chose que font les révolutionnaires, c’est de changer les noms des rues et des places, quitte à leur rendre aux restaurations ; le Palais-Royal, disons-nous, c’est sous ce nom qu’il nous est le plus familier, n’était pas à cette époque ce qu’il est aujourd’hui ; mais, comme pittoresque, comme étrangeté même, il n’y perdait rien, surtout le soir, surtout à l’heure où Hoffmann y arrivait.

Sa disposition différait peu de celle que nous voyons maintenant, à cette exception que ce qui s’appelle aujourd’hui la galerie d’Orléans était occupé par une double galerie de charpente, galerie qui devait faire place plus tard à un promenoir de six rangs de colonnes doriques ; qu’au lieu de tilleuls, il y avait des marronniers dans le jardin, et que là où est le bassin se trouvait un cirque, vaste édifice tapissé de treillages, bordé de carreaux, et dont le comble était couronné d’arbustes et de fleurs.

N’allez pas croire que ce cirque fût ce qu’est le spectacle auquel nous avons donné ce nom. Non, les acrobates