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de cheveux noirs qui tomba en cascade sur son épaule, rebondit sur ses hanches, et s’épandit, épais et onduleux, jusque sur le tapis.

Hoffmann jeta un cri d’admiration.

— Hein ! qu’y a-t-il ? demanda Arsène.

— Il y a, s’écria Hoffmann, il y a que je n’ai jamais vu pareils cheveux.

— Aussi veut-il que j’en tire parti, c’est pour cela que nous avons choisi le costume d’Erigone, qui me permet de poser les cheveux épars.

Cette fois le il et le nous avaient frappé le cœur d’Hoffmann de deux coups au lieu d’un.

Pendant ce temps, mademoiselle Eucharis avait apporté les raisins, le thyrse et la peau de tigre.

— Est-ce tout ce dont nous avons besoin ? demanda Arsène.

— Oui, oui, je crois, balbutia Hoffmann.

— C’est bien, laissez-nous seuls, et ne rentrez que si je vous sonne.

Mademoiselle Eucharis sortit et referma la porte derrière elle.

— Maintenant, citoyen, dit Arsène, aidez-moi un peu à poser cette coiffure ; cela vous regarde. Je me fie beaucoup, pour m’embellir, à la fantaisie du peintre.

— Et vous avez raison ! s’écria Hoffmann. Mon Dieu ! mon Dieu ! que vous allez être belle !

Et, saisissant la branche de pampre, il la tordit autour de la tête d’Arsène avec cet art du peintre qui donne à chaque chose une valeur et un reflet ; puis il prit, tout frissonnant d’abord, et du bout des doigts, ces longs cheveux parfu-