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d’autant mieux que le fantastique docteur avait, ou plutôt semblait avoir, ses boucles en diamans à ses souliers, ses bagues en diamans à ses doigts et sa tête de mort sur sa tabatière.

— Bon, dit Hoffmann, voilà que je redeviens fou.

Et il ferma rapidement les yeux.

Mais, les yeux une fois fermés, plus ils le furent hermétiquement, plus Hoffmann entendit, et le petit accompagnement de chant, et le petit tambourinement des doigts ; le tout de la façon la plus distincte, si distincte qu’Hoffmann comprit qu’il y avait un fond de réalité dans tout cela, et que la différence était du plus au moins. Voilà tout.

Il rouvrit donc un œil, puis l’autre ; le petit homme noir était toujours à sa place.

— Bonjour, jeune homme, dit-il à Hoffmann ; vous dormez, je crois ; prenez une prise, cela vous réveillera.

Et, ouvrant sa tabatière, il offrit du tabac au jeune homme.

Celui-ci, machinalement, étendit la main, prit une prise et l’aspira.

À l’instant même, il lui sembla que les parois de son esprit s’éclairèrent.

— Ah ! s’écria Hoffmann ! c’est vous, cher docteur ? que je suis aise de vous revoir !

— Si vous êtes aise de me revoir, demanda le docteur, pourquoi ne m’avez-vous pas cherché ?

— Est-ce que je savais votre adresse ?

— Oh ! la belle affaire ! au premier cimetière venu on vous l’eût donnée.