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verture sombre et vide. La caverne toujours, mais plus de lion.

Il y avait à l’orchestre deux places vacantes à côté l’une de l’autre. Hoffmann gagna l’une de ces deux places, c’était celle qu’il avait occupée.

L’autre était celle qu’avait occupée le docteur, mais, comme nous l’avons dit, cette place était vacante.

Le premier acte fut joué sans qu’Hoffmann fît attention à l’orchestre ou s’occupât des acteurs.

Cet orchestre, il le connaissait et l’avait apprécié à une première audition.

Ces acteurs lui importaient peu, il n’était pas venu pour les voir, il était venu pour voir Arsène.

La toile se leva sur le second acte, et le ballet commença.

Toute l’intelligence, toute l’âme, tout le cœur du jeune homme étaient suspendus.

Il attendait l’entrée d’Arsène.

Tout à coup Hoffmann jeta un cri.

Ce n’était plus Arsène qui remplissait le rôle de Flore.

La femme qui apparaissait était une femme étrangère, une femme comme toutes les femmes.

Toutes les fibres de ce corps haletant se détendirent ; Hoffmann s’affaissa sur lui-même en poussant un long soupir, et regarda autour de lui.

Le petit homme noir était à sa place ; seulement il n’avait plus ses boucles en diamans, ses bagues en diamans, sa tabatière à tête de mort en diamans.

Ses boucles étaient en cuivre, ses bagues en argent doré, sa tabatière en argent mat.