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VIII

COMMENT LES MUSÉES ET LES BIBLIOTHÈQUES ÉTAIENT FERMÉS, MAIS COMMENT LA PLACE DE LA RÉVOLUTION ÉTAIT OUVERTE.


La chambre qui, pendant quinze jours devait servir de paradis terrestre à Hoffmann renfermait un lit, nous le connaissons, une table et deux chaises.

Elle avait une cheminée ornée de deux vases de verre bleu meublés de fleurs artificielles. Un génie de la Liberté en sucre s’épanouissait sous une cloche de cristal, dans laquelle se reflétaient son drapeau tricolore et son bonnet rouge.

Un chandelier en cuivre, une encoignure en vieux bois de rose, une tapisserie du douzième siècle pour rideau, voilà tout l’ameublement tel qu’il apparut aux premiers rayons du jour.

Cette tapisserie représentait Orphéus jouant du violon pour reconquérir Eurydice, et le violon rappela tout naturellement Zacharias Werner à la mémoire d’Hoffmann.

— Cher ami, pensa notre voyageur, il est à Paris, moi aussi ; nous sommes ensemble, et je le verrai aujourd’hui ou demain au plus tard. Par où vais-je commencer ? Comment vais-je m’y prendre pour ne pas perdre le temps du