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VII

UNE BARRIÈRE DE PARIS EN 1793


Le voyage du jeune homme fut assez triste dans cette France qu’il avait tant désirée. Ce n’était pas qu’en se rapprochant du centre il éprouvât autant de difficultés qu’il en avait rencontré pour se rendre aux frontières ; non, la République française faisait meilleur accueil aux arrivans qu’aux partans.

Toutefois on n’était admis au bonheur de savourer cette précieuse forme de gouvernement qu’après avoir accompli un certain nombre de formalités passablement rigoureuses.

Ce fut le temps où les Français surent le moins écrire, mais ce fut le temps où ils écrivirent le plus. Il paraîssait donc, à tous les fonctionnaires de fraîche date, convenable d’abandonner leurs occupations domestiques ou plastiques, pour signer des passeports, composer des signalemens, donner des visas, accorder des recommandations, et faire, en un mot, tout ce qui concerne l’état de patriote.

Jamais la paperasserie n’eut autant de développement qu’à cette époque. Cette maladie endémique de l’administration française, se greffant sur le terrorisme, produisit